L’extraordinaire évolution du fado

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Ce chant mélancolique serait apparu sur les docks de Lisbonne dans les années 1820 ou 1840 comme un concentré populaire d’influences brésiliennes et africaines. Certains pensent que cette musique était à l’origine un chant des marins portugais. En effet, le fado a d’abord été chanté dans les quartiers mal famés de la capitale avant de séduire la bourgeoisie.

Le Fado est un genre d’art de spectacle qui se compose de musique et poésie, ‘un processus de fusion de plusieurs cultures comprenant des danses afro brésiliennes plusieurs traditions populaires locales de chants et danses, un genre cosmopolite de chanson urbaine sentimentale du début du XIXe siècle (« modinha »), le fado est le mélange du au lundum du Brésil (un chant triste et lent des esclaves)avec les chants d’origine arabe qui perduraient encore dans certains quartiers de Lisbonne, tels que Alfama, Mouraria (quartier des Maures) et Bairro Alto.

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Genre cultivé au début dans les quartiers populaires des classes les plus démunies de la ville, il s’est peu à peu élargi vers d’autres contextes géographiques et sociaux, Le Comte de Vimioso, en1868, emmena Severa, la grande artiste du fado de l’époque, dans les palaces. Elle a marqué cette période et son nom est devenu un mythe du fado. Severa apparut par la suite comme la référence et la grande responsable de la promotion du fado, surtout dans le milieu de la noblesse.

Le Teatro de Revista (sorte de vaudeville), genre de théâtre léger typiquement lisboète, né en 1851, découvrira très vite le potentiel du Fado qui intégrera les numéros de musique à partir de 1870, pour se répandre auprès d’un public plus élargi. Le contexte social et culturel de Lisbonne avec ses quartiers typiques et sa bohème prend littéralement le devant de la scène dans le Teatro de Revista.

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Pour la classe ouvrière qui commence à se structurer à partir de 1860 en venant de plusieurs zones rurales de l’intérieur du pays et qui arrive à Lisbonne à la recherche de travail dans l’industrie émergente le Fado va se transformer en un important véhicule de communication, en devenant la voix de sociabilité d’un vaste prolétariat urbain. guinguettes et restaurants, places de taureaux, bistrots et salles populaires des alentours aux portes de Lisbonne,

Quoique les premiers enregistrements de disques produits au Portugal datent du début du XXe siècle c’est avec l’invention du micro électrique en 1925 qu’il commence à avoir un réel essor.

A partir des années 30, le Fado devient un rituel chanté et écouté dans les Casas de fado (maisons de Fado), qui se concentreraient dans les quartiers historiques de la ville à. Ces transformations l’on peut à peut éloigné du domaine de l’improvisation, les interprètes devenant résolument professionnels tout comme les auteurs et musiciens.

La diffusion internationale du Fado s’était esquissée, vers l’Afrique et le Brésil, des destinations préférentielles de spectacles pour de sartistes comme Ercilia Costa, Berta Cardoso, Madalena de Melo, Armando Augusto Freire, Martinho d’Assunçao ou Joao da Mata, entre autres.

Dans les années 1950, le processus d’internationalisation du Fado deviendra définitif, surtout par le biais des voix tant d’Amalia Rodrigues que de Carlos do Carmo, en dépassant les barrières de la langue et de la culture, le Fado se sacrant définitivement comme icône de la culture nationale.

Au cours des années 60-70, le Fado commence à attirer bon nombre des meilleurs poètes érudits portugais, de pair avec une forte tradition vivante de poésie populaire.

Avec le concours décisif du compositeur Alain Oulman, arrivent au Fado par la voix d’Amalia Rodrigues les poèmes des auteurs et écrivains publiés comme David Mourao-Ferreira, Pedro Homem de Mello, José Régio, Luiz de Macedo et, plus tard, Alexandre O’Neill, Sidonio Muralha, Leonel Neves ou Vasco de Lima Couto, entre autres.
Der Blues der Portugiesen: Auf den Spuren des Fado durch Lissabon

Au cours du XXe siècle, le Fado est devenu le genre de chanson urbaine le plus populaire au Portugal, et est reconnu comme un symbole de l’identité culturelle nationale. Sa diffusion par le biais de l’immigration portugaise vers l’Europe et vers le continent américain, voire même plus récemment par le truchement des circuits de World Music ,l’a également renforcé sur la scène internationale.

La grande responsable de cette explosion du fado est la chanteuse Amália Rodrigues, la « fadista » par excellence du pays. Sa voix exceptionnelle s’est imposée dès son jeune âge quand elle vendait des fruits au marché. Elle est devenue la référence du fado, étant présentement considérée comme un symbole et un mythe de la musique portugaise. À sa mort en 1999, le gouvernement portugais a décrété un deuil national pendant trois jours et son corps repose aujourd’hui à côté des rois et des héros nationaux du Portugal à Lisbonne.

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